Protection de l’enfance : l’observatoire départemental réactivé
L'Observatoire départemental de la protection de l'enfance a été réactivé, ce mercredi ce matin (28 février), à Basse-Terre. Il s’agit, pour l’ensemble des partenaires, de collecter des données plus récentes pour dresser un état des lieux de la situation en Guadeloupe et chercher des solutions ensemble.
A l'initiative du Conseil départemental, l'Observatoire départemental de la protection de l'enfance en Guadeloupe s'est réuni, ce mercredi matin (28 février), dans l'hémicycle de la collectivité avec l'ensemble des partenaires et opérateurs.
Instance stratégique, l'Observatoire est là pour recenser, observer et orienter afin de faciliter les politiques publiques.
Les chiffres les plus récents, qui datent de 2015, faisaient état de 18,6 mesures d'aides sociales à l'enfance pour 1 000 enfants ou jeunes âgés de 21 ans et moins ; de 776 actions éducatives administratives et judiciaires ; et de 1 249 enfants accueillis.
Des données anciennes
Selon tous les indicateurs, les chiffres auraient depuis explosés. Et c’est la raison pour laquelle l’Observatoire est réactivé, comme l’explique Nadia Negrit, conseillère départementale, présidente de la commission Enfance, famille et jeunesse au Conseil départemental.
En Guadeloupe, les données sont trop anciennes, la société change. Nous devons renouveler cet observatoire. On a décidé, sous l'impulsion de Guy Losbar, de remonter en selle et de faire en sorte que l'enfant soit au centre de cette mandature. On a parlé des violences intrafamiliales. On a besoin de données sur la Guadeloupe. On a besoin aussi de beaucoup de données sur la protection de l'enfance, sur les violences, tout ce qui se passe en lien avec la famille et l'enfance. On doit être au cœur de l’actualité pour faire remonter de bons chiffres au ministère.
La Justice est l’un des maillons essentiels de cet observatoire, d'où la présence ce mercredi matin, au Conseil départemental, des procureurs de la République de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo , et de Basse-Terre et des îles du Nord, Xavier Sicot.
Caroline Calbo explique le rôle de la justice en matière de protection de l’enfance.
Nous, on saisit le plus souvent les juges des enfants et donc après c'est aussi au juge des enfants de travailler avec les parents sur les carences éducatives qu’ils peuvent relever. Mais après il y a aussi plein d'autres partenaires qui travaillent avec nous.
Des chiffres qui inquiètent
Parmi les chiffres qui inquiètent la procureure de la République à Pointe-à-Pitre, l’augmentation des viols sur mineurs, qui sont passés de 124 plaintes ou dénonciations en tout cas connues en 2022 à 138 en 2023. Et ce qui l’inquiète plus encore ce sont tous les autres cas qui ne sont pas connus.
Pour un enfant, c'est toujours compliqué de pouvoir dénoncer des faits quand il a confiance dans l'adulte. Il pense que c'est normal en fait de subir ça. Or, il faut qu'il y ait un regard extérieur, qu’il puisse se confier à des adultes qui vont lui dire tu as des bleus sur tout le corps, ce n’est pas normal en fait. Peut-être que tes parents, ils ont été éduqués avec des coups de ceinture, mais maintenant ce n'est plus le cas et on ne peut plus être dans cette reproduction de la violence de génération en génération. Il faut justement que ça s'arrête et qu'on éduque les enfants autrement. En tout cas, maintenant, c'est clairement poursuivi comme des violences sur mineurs.
La protection de l’enfance, une priorité
Pour le Conseil départemental, pilote de l’Observatoire, la protection de l'enfance reste une priorité. Tous les partenaires ont répondu présents, ce mercredi, à la grande satisfaction de Lise Cuirassier, directrice de l'Observatoire départemental de la protection de l'enfance de la Guadeloupe.
C'est bien ce collectif qui est susceptible de trouver les bonnes réponses. On croise les regards de la justice, de la police, de la gendarmerie, mais aussi des éducateurs spécialisés, des psychologues, des établissements d'accueil. Il faut bien sûr chercher la bonne méthode de travail. On est certain de pouvoir avancer et de pouvoir faire évoluer la situation.
La Caf est également mobilisée pour faire progresser cette grande cause qu’est la protection de l’enfance sur l’archipel. Elle contribue au soutien à la parentalité, elle aide les familles à mieux vivre au quotidien. Elle accompagne les familles qui ont des difficultés.
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