« Nous devons davantage nous orienter vers les jeunes », dit François Lalanne

Par 28/05/2024 - 17:37

400 nouvelles caméras pour la Guadeloupe, des mesures pour lutter contre la délinquance juvénile, mais aussi les violences intrafamiliales, c’est ce que prévoit le contrat sécurité qui sera signé avec les collectivités. Le préfet Honoraire François Lalanne était l’invité de notre journal de 7H.

    « Nous devons davantage nous orienter vers les jeunes », dit François Lalanne
Photo : CL

Actuellement en Guadeloupe, le préfet honoraire François Lalanne prévoit de rencontrer tous les maires des communes de l’archipel pour parler des problématiques liées à la sécurité. Chargé du contrat territorial de sécurité, il a annoncé à la mi-mai sa feuille de route qui prévoit notamment le renforcement de la vidéoprotection. À ce titre, près de 400 caméras devront être installées en Guadeloupe, à raison de 80 nouvelles caméras nouvelles posées tous les ans. Une opération dont le coût est estimé à 5 millions d’euros. 50% du budget sera financé par l’état, et la moitié restante par le conseil régional, le conseil départemental et les communes. Ces dernières pourraient être sollicitées à hauteur de 10%.

Interrogé sur le sujet préoccupant des violences intrafamiliales, François Lalanne, préfet honoraire en charge du contrat territorial de sécurité, a rappelé que :

Depuis quatre ou cinq ans, les violences intrafamiliales, c'est 50% du temps judiciaire. Il faut imaginer qu'il y a à peu près 2 000 officiers de police judiciaire, soit en zone gendarmerie, soit en zone police, qui passent 50% de leur temps à recevoir des plaintes et à résoudre des enquêtes délictuelles et criminelles. Ces 50 % de temps judiciaire sont très précieux parce que ça permet d'accéder en creux à d'autres formes de délinquance ou de criminalité. Souvent, les hommes violents sont aussi des hommes qui détiennent des armes par destination, qui détiennent des armes à feu. Et c'est là, certainement, l'effort le plus important qu'il faut continuer à prolonger.

Une jeunesse préoccupante

Mais pour François Lalanne, le cœur du problème de sécurité est bien la jeunesse en Guadeloupe.

Nous devons davantage nous orienter vers les jeunes.

Et de poursuivre : « Il y a aussi quelque chose à faire en direction de la jeunesse pour qu'il y ait une meilleure éducation, pour que ceux qui sortent prématurément du système scolaire bénéficient d'un accompagnement qu'il n'y ait pas la tentation de tomber dans une délinquance facile pour se procurer des biens mal acquis, sachant que l'essentiel de la criminalité ici, elle est liée à un usage impulsif, irréfléchi, irraisonné des armes, on est prêt à tuer pour une chaîne en or, on est prêt à tuer pour un portable, on est prêt à tuer pour un scooter, pour une voiture ».

Pour le préfet honoraire, la société guadeloupéenne doit ainsi « se concentrer davantage vers l'accompagnement de ces jeunes entre 14 et 25 ans et ensuite prévenir la récidive ».

Un travail à mener en concertation avec les communes, notamment via les CLSPD (conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance), mais aussi avec le conseil départemental.


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