La destruction d’un local associatif au Gosier fait des remous
Il y a quelques jours, un local associatif vieux de 54 ans, situé à Pliane au Gosier a été détruit. Les associations se retrouvent sans pied-à-terre et pointent du doigt le projet de la mairie du Gosier.
Les membres de plusieurs associations de Pliane au Gosier sont mécontents de la destruction de leur local après 54 ans de services. Plusieurs associations du secteur l’utilisaient. Elles ne peuvent plus exercer leur activité, dans des secteurs très variés, comme l’animation du quartier, les cours de gym donnés aux diabétiques, les séances de danse de quadrille, ou encore les cours de soutien et l’enseignement du catéchisme.
Des associations à la rue ?
Pour Michel Banisse l’un des vice-présidents de l’association MIKSAJ les choses n’ont pas été faites comme il se doit.
On avait un local de 208 mètres carrés, on pouvait fonctionner, on pouvait faire tout ce qu'on veut comme animation. Aujourd'hui, force est de le reconnaître, qu'on est obligés de vous recevoir dans la rue parce qu'on n'a plus rien. Le local a été détruit. Lors de la campagne municipale, monsieur le maire a dans son projet émis le souhait de faire un guichet unique, c'est-à-dire un guichet pour rapprocher le monde rural au monde urbain. À notre niveau, on a été conviés une fois dans une réunion pour parler de ce projet. Après maintes reprises, on a essayé de demander au niveau de la commune de voir un petit peu ce projet. On sait que ce qu'on nous propose, c'est trois fois moins que ce qu'on avait déjà.
Alors que l’association devait être accompagnée pour trouver un local en attendant la construction du guichet unique, Michel Banisse affirme que rien n’a été fait jusqu’à maintenant.
David Molia, est l’un des jeunes de l’association MIKSAJ, pour lui le maire n’écoute pas ces habitants :
C'est vrai que la démolition de ce local que j'ai vu se construire, ça me fait quelque chose d'assez fort. Puisqu'on se dit qu'il y a un projet qui devrait voir le jour par la suite. Mais ce projet en lui-même nous a plus ou moins été imposé. C'est-à-dire qu'il y a eu une concertation plus ou moins au niveau de la mairie, mais en fin de compte, de ces concertations, il n'est ressorti qu'un seul projet. C'est-à-dire le projet du maire qui avait déjà été annoncé. Il y a eu une vingtaine de projets d'associations qui ont été sollicités pour savoir ce qu'on pourrait faire pour Pliane. Aucun projet n'est ressorti à part le projet du maire, c'est-à-dire que les autres projets n'ont pas été pris, même pas été présentés.
Une logique de sécurisation
Pour le maire de la ville du Gosier, Cédric Cornet, le bâti en question n’était pas aux normes et en le détruisant il n'a fait que respecter la loi. La majorité évoque une stratégie de sécurisation, de développement de son territoire à travers notamment son projet de guichet unique.
Ce bâtiment comme d'autres bâtiments ont été créés illégalement en coup de main il y a 50 ans. C'est-à-dire qu'aujourd'hui, la loi, le procureur surveille les maires et c'est pourquoi, depuis 2020, nous avons mis en place le plan séisme sous la ville du Gosier. Nous avons détruit, l'ancienne école Eugène Alexis où il y aura le gymnase Rudy Gobert. Nous avons détruit l'ancienne police nationale où il y aura un nouveau bâtiment municipal qui va être construit et nous avons détruit le local de Pliane où il va y avoir un guichet unique et associatif. Donc il y a un étage entier pour MKSAJ et l'AJP. Aujourd'hui, nous sommes dans une dynamique de protéger, sécuriser et développer le territoire.
Cédric Cornet affirme que c’est un « petit noyau d'opposants qui viennent désinformer et qui viennent surtout empêcher la bonne collaboration entre la mairie et les associations ». Pour l’heure, ce projet continue d’intriguer les habitants de la zone. Ce dimanche matin encore, ils étaient nombreux à s’arrêter pour prendre connaissance du permis de construire et à photographier le terrain en travaux.
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