Irma : « Saint-Barth est en train de reprendre son rythme »
Un mois après le passage dévastateur de l’œil de l’ouragan Irma sur Saint-Barthélemy, la vie a repris un court normal sur cette île du Nord. Le président de la collectivité, Bruno Magras, a dressé le bilan sur RCI Guadeloupe.
« Il y a un mois nous étions au troisième sous-sol, aujourd’hui nous sommes au rez-de-chaussée ». La métaphore employée par le président de la collectivité de Saint-Barthélemy est explicite : les choses s’améliorent sur cette île durement touchée par le passage de l’ouragan Irma dans la nuit du 5 au 6 septembre 2017. « Toutes nos infrastructures sont opérationnelles : ports, aéroport, service de propreté. Tous les enfants sont scolarisés. L’électricité est revenue sur 95% de l’île, sauf quelques foyers isolés. Nous produisons l’eau potable normalement. Les réseaux routiers sont dégagés », a détaillé Bruno Magras sur l’antenne de RCI Guadeloupe.
Inquiétude pour le tourisme
Derrière ce bilan se cache tout de même une réalité toujours compliquée avec la reconstruction nécessaire des nombreuses maisons impactées à Saint-Barth. « Cela prendra un certain temps car il y a aussi la nécessité de ne pas faire n’importe quoi », prévient le président de la collectivité. Mais le plus gros point noir, c’est l’impact d’Irma sur l’activité touristique, principale source de revenue sur l’île. « Nous avons un certain nombre d’hôtels de luxe qui ont aussi été très touchés, regrette Bruno Magras. La saison touristique ne sera pas ce qu’elle a l’habitude d’être. Mais les gens qui aiment Saint-Barthélemy viendront. Nous avons déjà eu des crises par le passé et je ne doute pas un instant que, même si cette saison touristique sera un peu plus terne, nous repartirons sur un bon pied pour les saisons à venir. » Si Bruno Magras se veut rassurant pour l’avenir de Saint-Barth, il est en revanche plus inquiet concernant les îles voisines. Il s’explique : « Le gros problème qui se pointe à l’horizon, c’est la capacité d’accueil des autres iles, en particulier de Saint-Martin. Nous sommes tributaires de l’aéroport international de Saint-Martin. Et vous imaginez bien que les compagnies américaines ne viendront pas à Saint-Martin pour amener seulement 30% de remplissage vers chez nous. Donc je prie pour que Saint-Marin puisse se relever rapidement. Il est important qu’il y ait une réussite globale plutôt qu’individuelle ».
Peu d’aide publique pour la reconstruction
Pour reconstruire l’île, Saint-Barth peut compter sur les contributions privées. Si bien que le président de la collectivité assure ne pas avoir demandé d’aide financière de la part de l’Etat. « Nous avons reçu quelques promesses d’aide publique de la part du président du conseil départemental de la Somme, la ville de Paris et celle de Colmar » précise Bruno Magras. Hormis cela, seuls des moyens humains sont donc venu sur place : 16 gendarmes et 10 agents de la sécurité civile, ajoutés aux pompiers de Guadeloupe qui sont venus juste après le cyclone. La collectivité de Saint-Barth, à travers le service de la cohésion sociale, fait donc ce qu’il faut pour apporter de l’aide aux plus démunis pour leurs besoins les plus urgents.
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