En Guadeloupe, un taux de suicide parmi les plus élevés des Outre-mer

Par 04/09/2025 - 18:38 • Mis à jour le 05/09/2025 - 05:53

En 2021, la Guadeloupe a enregistré 40 décès par suicide, soit un taux de 12 pour 100 000 habitants. Ce chiffre reste légèrement inférieur à la moyenne nationale, mais parmi les plus élevés des territoires ultramarins.

    En Guadeloupe, un taux de suicide parmi les plus élevés des Outre-mer
Photo d'illustration

C’est le mois de prévention du suicide. 

Les derniers rapports révèlent une hausse de la fréquence des idées suicidaires chez les jeunes et un risque de décès par suicide élevé chez les personnes âgées notamment les hommes de plus de 85 ans.

Quelle est la tendance en Guadeloupe ?

40 décès en 2021 en Guadeloupe

Edouard Godier, médecin psychiatre, coordonnateur local du 3114, le numéro gratuit de prévention du suicide, indique, que dans l’archipel, le taux de suicide pour 100 000 habitants est légèrement inférieur à la moyenne nationale.

Un bulletin a été publié très récemment, en mai 2025, à la fois sur les décès par suicide, mais aussi sur les tentatives de suicide. Pour les décès par suicide, ce sont des chiffres de 2021, puisqu'on met du temps à les recueillir. Pour la Guadeloupe, cette année-là, il y a eu 40 décès, ce qui fait un taux de 12 décès pour 100 000 habitants. C'est inférieur à la moyenne de la France hexagonale, qui est de 13 décès pour 100 000 habitants. Par contre, on voit que dans les territoires d'outre-mer, c'est l'un des chiffres les plus forts avec la Guyane.

Pour Edouard Godier, c’est encore difficile à expliquer.

Ce sont des chiffres qui sont encore récents, on n'a pas toutes les explications, mais on sait que, par exemple, tout ce qui est addictologie, les consommations de toxiques, de drogues, d'alcool, ainsi que l'isolement social, sont des facteurs de risque.

Quels sont les signes d’alerte ?

Troubles du sommeil, de l’alimentation, anxiété... sont autant de signes d’alerte. Mais selon Edouard Godier, il n’y a jamais de causes uniques concernant le suicide.

Des troubles du sommeil, des troubles de l'alimentation, des personnes qui vont se replier sur elles-mêmes sont des signes d'alerte. Ce qui va être plus spécifique, ce sont des propos parfois un peu allusifs, des propos suicidaires. Par exemple je n'arrive plus à tenir, je n'arrive plus à faire face, ça serait mieux si je n'étais pas là... Dans ces moments-là, il serait temps de contacter, par exemple, le 3114. Les personnes qui ont des conduites suicidaires, paradoxalement, ne veulent pas mourir. Elles veulent que la souffrance s'arrête. Mais à un moment, la souffrance est telle que des pensées suicidaires arrivent. Il est important de rappeler qu'il n'y a jamais de cause unique aux conduites suicidaires. Et il faut toujours rappeler, via les médias, que le suicide n'est pas une fatalité, qu'il est possible de recevoir de l'aide jusqu'au bout.

La journée mondiale de prévention du suicide aura lieu mercredi 10 septembre 2025. 

 


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