[Eau secours] Au point d’eau de Perrin, des familles en quête du minimum vital

Par 26/11/2025 - 08:30 • Mis à jour le 26/11/2025 - 15:04

Faute de moyens pour s’équiper et confrontés à des coupures d’eau qui durent parfois des jours voire des semaines, de nombreux Guadeloupéens parcourent chaque jour plusieurs kilomètres pour s’approvisionner. Aux Abymes, le point d’eau de Perrin voit affluer des familles venues de toute l’île.

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Photos Franck Hiroquoy

De nombreux Guadeloupéens n’ont pas vu l’opportunité ou n’ont tout simplement pas les moyens d’investir dans des systèmes qui leur permettrait de pallier les manques d’eau.

De ce fait, quand l’eau n’arrive pas dans leurs robinets, ils sont obligés, parfois, de faire des kilomètres pour aller chercher le précieux liquide vital.

Ainsi, de nombreuses personnes viennent s’approvisionner quotidiennement à un point d’eau du côté de Perrin, aux Abymes.

Des scènes qui nous ramènent plusieurs décennies en arrière, dans un passé qu’on aurait pu penser révolu.

« On vient de Petit-Canal »

On a des coupures d'eau pendant plusieurs jours. Ça peut durer deux semaines, trois semaines. Il faut qu’on se lève vers 2 heures du matin pour remplir les bidons, les bouteilles.

Et pour cette mère de famille, Nelly, la galère de la journée ne fait que débuter.

On vient de Petit-Canal aux Abymes pour remplir les bouteilles. C'est infernal. J’ai deux enfants. Du coup, on ne peut pas faire la toilette. Quand il y a école le matin, c'est très compliqué.

Une situation qui, pour Nelly, devient invivable. D'autant que personne ne semble vouloir les aider et qu'elle doit se débrouiller pour envoyer ses enfants à l'école.

Au niveau des soins d'hygiène, de la propreté de la maison, c'est invivable.

Son passage sur ce point d'eau des Abymes est devenu une nécessité. Et le cas de cette mère de famille n’est pas isolé.

Marlène, elle aussi, vient de Petit-Canal pour chercher de l’eau à Perrin. Et JB vient de Morne-à-l’Eau.

A ECOUTER Les témoignages de Marlène et JB

 « 40 ans plus tard, la même chose »

Gilbert, est revenu au pays depuis peu. Il vient, lui aussi, à Perrin pour s’approvisionner régulièrement. Il est interpellé par la problématique de l’eau et l’absence de solution depuis toutes ces années.

Je viens ici depuis un an, depuis que je suis de retour au pays. Je viens ici assez régulièrement, une fois par semaine. Je n'habite pas trop loin, donc ça va. Quand je viens ici, je me dit qu’étant donné l'étendue du problème, on aurait pu au moins aménager cet espace, pour rendre la douleur moins dure. Les gens en profitent pour se retrouver, pour échanger sur leurs difficultés. C'est quelque chose que je découvre. Je ne vais pas jouer à celui qui revient et qui aurait espéré que tout soit beau. Il ne faut pas se leurrer non plus. Mais quelque part, pourquoi ici, en Guadeloupe, en 2025, on est encore obligé de vivre ça ? On ne parlera pas des conduites qui sont mal faites. On ne parlera pas non plus de l'indifférence, visiblement, des décideurs. Les choses continuent comme ça tous les jours. Les gens viennent, prennent de l'eau, se plaignent, repartent, reviennent. Quelque part, est-ce qu’on ne serait pas trop gentils ? ll y a des choses qu'il faut bousculer. Je suis parti après le lycée, il y a 40 ans. Je reviens, très jeune retraité, je retrouve les mêmes choses.

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