[EN IMAGES] L'Eglise de Guadeloupe a honoré la mémoire des anciens esclaves

Ce moment était attendu depuis plusieurs mois. Depuis la reconnaissance officielle de la complicité de l’Église avec des “systèmes ayant favorisé l’esclavage” par feu le Pape François. À l’époque, Monseigneur Guiougou avait annoncé sa volonté de créer une célébration spéciale et c’est exactement ce qui a été fait ce jeudi 27 mai dernier à Saint-Pierre-et-Saint-Paul.

Plus une place sur les bancs, croyants et personnalités politiques ont salué la mémoire des anciens esclaves, dans atmosphère marquée par l’émotion.

C’est une initiative intéressante parce que c’est un pas vers la réconciliation. C'est une terre sacrée, dans la mesure où cette terre est imbibée du sang des esclaves, mais de tous ceux qui sont morts aussi, il y a les Caraïbes et les autres. Et c'est là, attendez depuis très longtemps que nous, les vivants d'aujourd'hui, nous en prenons conscience. C'est une très belle messe et c'est une très bonne chose pour nous en tant que petit fils d'esclaves.

Un devoir de mémoire et de vérité

Monseigneur Guiougou, lui, met l’accent qu’un acte fort de reconnaissance historique.

Il est vrai, l'Église a toujours été présente depuis quasiment le début de la colonisation. Nous savons aussi très bien que cette présence a pu être trouble […] Mais si on est vrai aussi avec l'histoire, l'Église s'est aussi positionnée avec de nombreux hommes et même papes […] qui ont lutté pour la libération.

Lucide sur le rôle ambivalent de l’Église durant la période esclavagiste, l’évêque a affirmé la volonté de l’institution de participer à une œuvre de vérité et de réconciliation.

Aujourd'hui, l'Église essaye de dire avec son histoire, ce qu’il peut y avoir de sombre, mais aussi la lumière de sa présence d’évangélisation

De nombreux chants sur le thème de l'esclavage ont été scandés au sein de l'église sous la direction d’un orchestre et un chœur mené par Jean-Michel Lesdel.