Abolition de l’esclavage : commémorations, mais toujours pas de réparation ?

Par 29/05/2024 - 17:26 • Mis à jour le 30/05/2024 - 09:46

En ce mois des mémoires et deux jours après la célébration de l’abolition de l’esclavage, l’émission Décryptage de ce mercredi 29 mai s’intéresse à l’épineuse question des réparations. Alors que les cérémonies de commémoration de l’abolition de l’esclavage et des héros de lutte contre ce crime contre l’humanité sont de plus en plus nombreuses sur notre territoire, la question des réparations reste taboue.

    Abolition de l’esclavage : commémorations, mais toujours pas de réparation ?
Image d'illustration

Des excuses publiques et le versement de réparations, c’est la démarche qu’avaient entamée des Britanniques de la famille Trevelyan au début de l’année 2023. Des membres de cette famille aristocrate ont découvert de leurs ancêtres avaient été propriétaires de 1 000 personnes réduites en esclaves au 19e siècle sur l’île de Grenade. Suite à l’abolition de l’esclavage, la famille avait reçu un dédommagement de près de 27 mille livres à l’époque, soit l’équivalent aujourd’hui de 22 millions d’euros.

Un sujet tabou

Pourtant les excuses à l’échelle de famille descendante d’esclavagistes ou de pays se font encore timides de nos jours. Dernier en date, Les Pays-Bas en 2022 ont exprimé leurs regrets d’avoir contribué l’esclavage et au commerce triangulaire. Notez qu’en 2011, la France a été le premier pays à reconnaitre et qualifié l’esclavage et la traite négrière comme « crimes contre l’humanité » grâce à la loi portée par Christiane Taubira. Et dans cette loi portée par la femme politique guyanaise qui prévoyait d’examiner les conditions de réparations, cette possibilité avait rapidement été écartée au profit de réparations purement morales », comme le rappelle le Journal Le Monde.

Ainsi, plus de 20 ans plus tard, la question des réparations reste taboue. Pourtant, cela fait partie des revendications portées par différentes associations. Notamment le MIR (Guadeloupe, Mouvement international pour les Réparations) de Martinique et de Guadeloupe, et également le CIPN (comité international du peuple noir). À ce titre, la France a fait l’objet de plusieurs plaintes en Martinique et en Guadeloupe en raison de son rôle dans l’esclavage. Ces associations tentent depuis plusieurs années de demander des réparations et des dédommagements pour les descendants de ces crimes commis. Des plaintes qui n’ont pas eu l’effet escompté jusqu’à ce jour.

Le Décryptage du Mercredi

Comment l’expliquer ? Les réparations sont-elles nécessaires, et si oui, quelles formes devraient-elles prendre ? Le sujet divise. Pour en parler ce soir, nous recevons :

-Frédéric Régent, historien et spécialiste de l’histoire de l’esclavage

-Luc Reinette, fondateur du CIPN, comité international du peuple noir

-Pierre Sainte-Luce, président des Mécènes de la Fondation Mémoire de l’Esclavage

Le rendez-vous est à 18h30 sur RCI et nous attendons vos réactions sur X (ex-Twitter) et sur WhatsApp au 0690 11 11 10.


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