Grève à EDF PEI : où en est la situation ?

À la DEETS aujourd'hui, les négociations n’ont pas démarré. La FE CGTG a indiqué avoir quitté les lieux à la mi-journée, tout en restant ouverte au dialogue, avec une demande précise : l'application du protocole de fin de conflit du 17 février 2023 et notamment un document qui tarde à être fourni par la direction selon Jimmy Thélémaque. Le secrétaire général de la fédération de l’énergie de la CGTG exige un justificatif des versements des rappels de salaire et du bilan fixé par le protocole de fin de conflit.

Des négociations à l’arrêt

Pour rappel parmi les principales revendications des agents en grève figurent l'avancement des carrières, les régularisations salariales de 2018 à 2023 avec la délivrance des bulletins de paie mentionnant les rappels de salaires accompagnés d'une annexe justificative. Ainsi que le décompte des repos compensateurs de nuit.

La situation reste tendue. Et les agents grévistes ont d’ores et déjà prévenu que le mouvement se durcirait.

À noter que Jimmy Thélémaque que nous avons joint préfère attendre le déroulé de cette journée de négociation pour s’exprimer à nouveau sur ce conflit.

De son côté, la direction d'EDF PEI, sous la houlette de Gaëlle Paygambar, nouvelle directrice, a affirmé hier sur nos ondes travailler depuis un an à l'application du protocole et à maintenir le dialogue, tout en reconnaissant des désaccords, notamment sur des aspects techniques comme les bulletins de paie et les indemnisations des trajets domicile-travail.

Gaëlle Paygambar, la directrice d’EDF PEI, regrette à son tour que la table des négociations soit restée vide du côté du syndicat.

Nous avions une séance de négociation prévue avec les représentants d'EDF PEI du syndicat FE CGTG. Depuis hier déjà, j'étais ici. Aujourd'hui, depuis 8h30, je suis en attente autour de la table de négociation qu'ils me rejoignent. Malheureusement, les représentants ne sont jamais joints à nous, ce que je regrette. Je tiens à préciser que nous étions là malgré l'arrêt de notre outil de production, l'arrêt partiel, mais l'arrêt quand même et qui implique des délestages au niveau de la population, et qu'aujourd'hui, on se retrouve face à une table vide et à une volonté manifeste de vouloir poursuivre les arrêts de la production et donc un impact sur la population.

Des conditions sine qua non

Pour la directrice, il ne peut y avoir de négociation si les délestages se poursuivent.

Il y avait des conditions qui étaient juste inacceptables, encore une fois, ne serait-ce que le non-engagement de vouloir redémarrer les moteurs. Nous sommes vraiment dans une volonté de trouver une solution à nos échanges, vraiment, pour pouvoir trouver une sortie à ce conflit. Mais il est inacceptable que la population soit tributaire de nos discussions. Malgré l'arrêt des moteurs, nous étions là ce matin et nous constatons que malgré notre présence, les moteurs restent à l'arrêt. Je ne suis pas une personne défaitiste, donc je garde l'espoir, vraiment, et encore une fois, la volonté de pouvoir reprendre les négociations.

Des délestages plus longs

Plutôt que de répondre aux conditions de négociation de la direction, le mouvement de grève s’est durci avec l’arrêt total de la centrale de la Pointe Jarry. À la mi-journée ce ne sont pas moins de 30 000 foyers qui étaient concernés par les délestages mis en place. Des coupures de courants désormais plus longs, soit 4 heures. Les communes impactées sont Sainte-Rose, Saint-François, Lamentin, Le Gosier, Les Abymes et Deshaies.

Encore une fois, EDF Archipel Guadeloupe invite donc la population à limiter son utilisation de la climatisation et de tout autre équipement électrique. Mais également de débrancher ses appareils électriques non utilisés.

Pour rappel, la dernière grève à EDF PEI, qui avait abouti au protocole du 17 février 2023, avait duré plus de 60 jours.