Zika : trois ans après, que sont devenus les bébés contaminés ?
En 2016, près de 800 femmes enceintes ont contracté le zika en Guadeloupe. Parmi elles, 8 microcéphalies et six autres malformations cérébrales fœtales ont été détectées. Seuls trois de ces enfants ont vu le jour. Des enfants aujourd’hui âgés de deux ans qui font l'objet d'un suivi régulier.
Il y a trois ans, le 1 er février 2016, l’OMS, l’organisation mondiale de la santé, déclarait le virus du zika comme étant une urgence de santé publique de portée internationale. A l’époque, on découvrait tout juste les conséquences de ce virus.
Transmis par les moustiques, le zika pouvait aussi se transmettre sexuellement. Une maladie capable de provoquer le syndrome de Guillain Barré mais aussi des séquelles neurologiques et des anomalies congénitales. La Guadeloupe, à l’instar d’autres régions de la Caraïbe et d’Amérique du Sud, n’a pas été épargnée par cette épidémie.
A la fin de ce mois de janvier 2016, la Ministre de la santé de l’époque, Marisol Touraine appelait déjà les femmes enceintes à reporter leur voyage prévu dans les zones infectées et les couples vivants dans ces zones à reporter leur projet de grossesse. Des mesures d’accompagnement, une surveillance échographique renforcée et une prise en charge à 100% étaient mises en place pour les femmes enceintes pendant l’épidémie.
Malheureusement malgré ces mesures de prévention, près de 800 femmes enceintes ont contracté le zika en Guadeloupe. Parmi elles, 8 microcéphalies et six autres malformations cérébrales fœtales ont été détectées. Seuls trois de ces enfants ont vu le jour. Des enfants aujourd’hui âgés de deux ans.
Vivre avec le zika, une bataille quotidienne
Vivre avec les conséquences du zika est une bataille de tous les jours pour les familles touchées. Un quotidien fait de rendez-vous hebdomadaires chez le pédiatre, le neurologue et de séances chez le kinésithérapeute.
L’une de ces mères a accepté de témoigner pour RCI. Enceinte, en 2016, elle a découvert lors de son sixième mois de grossesse, qu’elle avait contracté la maladie et que son fœtus présentait des malformations. L'interruption médicale de grossesse tardive était alors la solution proposée alors par les services de santé aux parents dont la grossesse présentait des anomalies liées au zika. Toutefois, très croyante, cette femme n'a pu se résoudre à interrompre cette grossesse.
Sa petite fille a eu deux ans au mois de janvier dernier mais elle nécessite la même attention qu'un nourrisson.
Quand elle marche dans la rue avec sa fille lourdement handicapée, les regards sont parfois bienveillants et souvent lourds de reproches mais aujourd’hui, cette maman dit ne regretter nullement ce choix même si son quotidien est rythmé par les rendez-vous médicaux.
Un dispositif de suivi pour les familles exposées
Depuis la fin de l’épidémie le 10 novembre 2016, l’agence régionale de santé a mis en place un dispositif d’accompagnement pour les familles touchées par le zika. Ce dispositif porté par le GIP RASPEG et le réseau Périnat, accompagne les familles dont les bébés portent des séquelles du virus mais aussi celles dont l’enfant a été exposé au virus lors de la grossesse. Des enfants âgés aujourd'hui de deux ans qui font l’objet d’un suivi régulier avec les équipes du CHU.
Un dispositif prolongé par la Haute Autorité de la Santé
Des examens médicaux sont pratiqués régulièrement et sont destinés à vérifier que les jeunes enfants ne développent aucun trouble tardif conséquent à l’exposition au virus.
Le dispositif devait initialement prendre fin au deuxième anniversaire des enfants mais la Haute Autorité de Santé a recommandé un suivi jusqu'aux six ans.
Même si la plupart de ces enfants ne présentent aujourd’hui aucun signe du zika, selon l’Agence Régionale de Santé, il est important pour les familles de continuer le suivi. Les données récoltées lors de cette étude permettront de prévenir tous risques futurs pour ces enfants et de découvrir un peu plus cette maladie encore méconnue de la communauté scientifique.
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