Réparations du chlordécone : l’association Phyto-Victimes s’implante en Guadeloupe en janvier

Par 24/01/2024 - 16:33 • Mis à jour le 24/01/2024 - 17:58

Dans le cadre du plan chlordécone 4, l’association Phyto-Victimes s’installe dans l’archipel en ce début d'année pour aider les professionnels contaminés mais aussi leurs enfants à monter des dossiers et obtenir des indemnisations.

    Réparations du chlordécone : l’association Phyto-Victimes s’implante en Guadeloupe en janvier
Les ouvriers agricoles ont été les premiers à bénéficier du test gratuit de chlordéconémie, le dosage de chlordécone dans le sang. Photo archives.

Où en est l’application du plan chlordécone 4 en Guadeloupe ? Un projet de loi, porté par le député socialiste, Elie Califer, doit être examiné dans un mois à l'Assemblée nationale afin d’inscrire dans la loi la responsabilité de la France dans le scandale du pesticide. Le texte prévoit l’indemnisation des victimes, à la fois sur le plan sanitaire mais aussi au travers des préjudices économiques.

« La priorité du plan chlordécone 4, c’est vraiment d’informer, de protéger et de réparer. Il y a un certain nombre d’actions très concrètes engagées, l’objectif du gouvernement, c’est de travailler avec tout le monde », indique Edwige Duclay, directrice de projet, chargée de la coordination du plan chlordécone 4 et invitée de Parlons Vrai, sur RCI, ce mercredi matin (24 janvier).

Concernant le dernier volet, celui de la réparation, elle confirme l’installation de l’association Phyto-Victimes, en janvier, en Guadeloupe.

Depuis 2020, un fonds national d’indemnisation des victimes permet aux personnes malades, atteintes d’une maladie professionnelle liée aux pesticides, dont la chlordécone, de pouvoir bénéficier d’une reconnaissance de la maladie et d’une indemnisation. Pour cela, il y a des dossiers à déposer 

Cette indemnisation concerne à la fois les professionnels exposés mais aussi leurs enfants, qui auraient été malades à cause de l’exposition pré-natale.

Pour le plan chlordécone, il a été décidé d’aider les victimes pour leur démarche administrative. Cette association va s’implanter en Guadeloupe à partir du mois de janvier. À ce jour, en Guadeloupe, une cinquantaine de dossiers ont été déposés et une vingtaine de personnes ont des maladies reconnues (cancer de la prostate, maladie de parkinson et certains lymphomes…). Nous sommes aujourd’hui à une vingtaine d’indemnisations. J’invite la population à se rapprocher de l’association Phytovictimes, en attendant la CGSS est leur interlocuteur 

Un dispositif pour les femmes enceintes

Pour Edwige Duclay, le plan chlordécone 4 se manifeste par une « série d’actions très concrètes sur le terrain ». Elle  rappelle qu’en juin dernier, 38 millions supplémentaires ont été ajoutés aux 92 millions d’euros alloués initialement à la Martinique et à la Guadeloupe.

La coordinatrice évoque la chlordéconémie, qui permet l’analyse de chlordécone dans le sang. « Si on a de la chlordécone dans le sang, il est possible de baisser son taux, avec des conseils nutritionnels ».

Elle décrit également le dispositif qui vise spécifiquement les femmes enceintes.

Il y a un enjeu pour les femmes en âge de procréer de connaître son risque d’exposition à la chlordécone et surtout le réduire. Un dispositif a été lancé par l’Agence Régionale de Santé en septembre pour avoir une information spécifique, avec l’appui des sages-femmes en première ligne et accompagner les femmes enceintes. Chaque personne qui a un jardin, en particulier dans les zones les plus contaminées, peut faire analyser ses sols gratuitement. On peut faire des choses, y compris sur des sols contaminés

Dans cet entretien avec RCI, elle aborde aussi la simplification des aides destinées aux pêcheurs ou encore les dispositifs destinés à aider les éleveurs à avoir une viande saine, sans chlordécone.

À ECOUTER L’entretien intégral d'Edwige Duclay avec Christophe Langlois


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