Dengue : les chiffres repartent à la hausse

Par 03/09/2020 - 18:20 • Mis à jour le 04/09/2020 - 16:03

Ce jeudi, Santé Publique France a publié le point de situation sur l'épidémie de dengue en Guadeloupe, à Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Les indicateurs de surveillance montrent un regain de la circulation du virus sur le territoire depuis trois semaines.

    Dengue : les chiffres repartent à la hausse

Si l'opinion publique observe avec beaucoup d'attention l'évolution de la pandémie de coronavirus, un autre virus continue de faire des ravages sur le territoire. Depuis la mi-août, le nombre de cas cliniquement évocateurs de dengue vus en consultation médicale par semaine a plus que doublé selon Santé Publique France.

Le point de situation publié ce jeudi révèle en effet un regain de circulation du virus sur le territoire avec en moyenne, près de 240 cas cliniques estimés par semaine contre une centaine par semaine début juillet.

Toutefois, la fermeture de certains cabinets médicaux au mois d’août a pu influer sur ces chiffres et les autorités sanitaires resteront attentives car cette tendance à la hausse pourrait s'inverser ou se confirmer dans les prochaines semaines.

Depuis le début de l’épidémie, près de 10 520 cas cliniquement évocateurs de dengue ont été estimés en médecine de ville. Au cours des quatre dernières semaines , près de 890 personnes ont consulté un médecin généraliste pour des symptômes évocateurs de la dengue.

Les communes les plus impactées

Le Gosier, Saint-François, Pointe-Noire, Petit Bourg,Terre-de-Haut et Vieux-Habitants demeurent les communes les plus impactées par l'épidémie avec une incidence cumulée comprise entre 40 et 100 cas estimés pour 10 000 habitants. Pointe-à-Pitre, Basse-Terre et Terre-de-Bas sont également très touchées avec des incidences comprises entre 20 et 40 cas pour 10 000 habitants.

Néanmoins, huit communes sur les 32 que compte l’archipel ne rapportent aucun cas cliniquement évocateur de dengue sur les quatre dernières semaines. Selon Santé Publique France, le sérotype majoritaire sur le territoire est le DENV-2 (91%) mais les sérotypes DENV-1 (6%) et DENV-3 (3%) circulent également.

En revanche, le nombre hebdomadaire de passages aux urgences pour suspicion de dengue est stable depuis un mois avec une vingtaine de passages par semaine contre moins d’une dizaine les semaines précédentes. Onze personnes ont été hospitalisées au cours de cette période. Depuis le début de l’épidémie, 483 passages aux urgences ont été recensés dont 95 (21,0 %) ont nécessité une hospitalisation.

Cependant, aucune forme grave n’a été signalée par un service de soins intensifs ou réanimation.

Une mobilisation citoyenne nécessaire

Malgré la mobilisation des autorités sanitaires et les différentes campagnes de sensibilisation menées auprès du grand public, la dengue reste une menace constante pour les Antilles. Dans la zone Caraïbe et Amérique Latine, le virus est à l'origine de nombreux décès depuis la fin de l'année 2019. Il est donc primordial de poursuivre la lutte pour l'éradication des foyers de gîtes larvaires.

L'Aedes Aegypti, moustique vecteur de la dengue mais aussi d'autres maladies graves voire mortelles telles que le chikungunya et le zika, se reproduit essentiellement dans les petites collections d’eau claire, à l’intérieur ou autour des habitations.

La prévention individuelle passe par l'utilisation de moyens de protection contre les piqûres de moustiques tels que les répulsifs en sprays ou crèmes, serpentins, diffuseurs électriques, vêtements longs, moustiquaires.

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