2000 personnes suivies pour le Sida en Guadeloupe, la lutte continue
Ce vendredi 1er décembre marque la journée internationale de lutte contre le Sida, une maladie qui continue à sévir dans l’archipel.
Aujourd'hui est célébrée partout sur la planète la journée mondiale de lutte contre le Sida. Une lutte qui passe surtout par la prévention aujourd’hui.
Les hôpitaux, cliniques, associations sont mobilisés partout sur notre territoire pour alerter sur des chiffres qui augmentent et une maladie qui sévit douloureusement en Guadeloupe faisant de notre île l’une des régions de France au plus fort taux de contamination, à l’instar de la Martinique et de la Guyane.
66 nouvelles contaminations en 2022
En 2022, 66 nouvelles contaminations ont été enregistrées en Guadeloupe.
Des chiffres que Marie-Catherine Receveur, infectiologue au Centre Hospitalier de la Basse-Terre, trouve inquiétants.
Il y a encore beaucoup de travail, beaucoup de personnes qui vivent avec le VIH sans être traitées. Cela fait encore beaucoup de défis à relever et de la prévention, de l’information à continuer auprès des jeunes qui, petit à petit, oublient la maladie et les risques qu’ils prennent en ne se protégeant. C’est inquiétant quand on parle de nouvelles contaminations, avec des personnes qui vont continuer à vivre avec le virus toute leur vie sans le savoir. Et, quand elles ne se traitent pas, elles vont continuer à contaminer autour d’elles et cela peut conduire à un décès de façon dramatique
Actuellement, 2000 personnes sont suivies en Guadeloupe (y compris en intégrant les îles du Nord), dont environ 300 au CHBT.
Un sujet encore tabou
Claudia Colombo-Malinur est cadre de santé de la médecine B du centre de vaccination et du CéGIDD au Centre Hospitalier de la Basse-Terre.
Elle reconnaît que le sida demeure encore tabou dans les esprits et que la communication doit être permanente et offensive pour lutter contre ce fléau.
Au CHBT, nous avons le CéGIDD où les jeunes viennent beaucoup plus facilement. On a une moyenne d’âge entre 19 et une trentaine d’années. Les personnes qui sont suivies régulièrement sont beaucoup plus âgées. Nous avons une file active d’environ 3000 patients. Par ailleurs, nous faisons des actions tout au long de l’année hors les murs de l’hôpital. Cela nous permet de faire du dépistage inopiné et de toucher toutes sortes de publics, dans les écoles,les université, dans la cité, les communes. On a un territoire qui s’étend de Pointe-Noire jusqu’à Capesterre. On a encore beaucoup de mal à parler du VIH, c’est quelque chose sur laquelle nous devons travailler
À ÉCOUTER Marie-Catherine Receveur, infectiologue et Claudia Colombo-Malinur, cadre de santé au CHBT
Une matinée de sensibilisation au Crous
A l'occasion de cette journée, le Crous des Antilles, soutenu par les associations « Vaincre le Sida en Guadeloupe » et « Lions Club Abymes la Providence » proposait également une matinée de sensibilisation aux étudiants.
Sous un chapiteau au sein du jardin du restaurant universitaire de Fouillole, des professionnels de la santé et des bénévoles étaient à là disposition des jeunes pour répondre à leurs interrogations aussi bien sur le VIH que sur les IST (Infections Sexuellement Transmissibles).
L’occasion de faire le point sur le niveau de sensibilisation d’une partie des étudiants de notre archipel à toutes ces questions. Qu'est-ce que le SIDA évoque chez ces jeunes ? en ont-ils peur ? Ont-ils conscience de l'importance du dépistage ?
À ECOUTER Les réponses des jeunes
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