L’activité volcanique de la Soufrière révèle 275 séismes en avril
Au cours du mois d’avril l’observatoire a enregistré 275 séismes d'origine volcanique, localisés essentiellement sous et autour du dôme de la Soufrière, entre ~0.1 et 6.9 km de profondeur sous le sommet. La probabilité d'une activité éruptive à court terme reste faible.
La Soufrière de Guadeloupe est un volcan actif de type explosif ayant connu de nombreuses éruptions magmatiques et phréatiques par le passé. Depuis 1992, son activité sismique, fumerollienne, thermique, et de déformations superficielles poursuit un régime fluctuant mais globalement en augmentation, qui se traduit par une forte activité du système hydrothermal (circulations et interactions de gaz, vapeur et eau en surpression dans la roche poreuse et fracturée). Depuis le début 2018 nous assistons à un processus cyclique d’injection de gaz magmatiques profonds à la base du système hydrothermal à une profondeur entre 2 et 3 km sous le sommet.
Ceci engendre un processus récurrent de surchauffe et de surpression du système hydrothermal qui se traduit par des perturbations de la circulation des fluides hydrothermaux; l’évolution de l’activité des fumerolles au sommet dont une témoigne de projection de boue brûlante et acide sur quelques mètres; une augmentation de la sismicité volcanique en essaim; quelques séismes volcaniques ressentis, quatre entre février et avril 2018, dont un séisme de magnitude M4.1 le 27 avril 2018, le plus fort depuis 1976, des déformations de faible amplitude et limitées au dôme de La Soufrière de l’ordre de 3-7 mm/an et la poursuite de l’ouverture des fractures sommitales, la fluctuation des débits du gaz fumerollien issus d’un réservoir hydrothermal pressurisé, une progression des anomalies thermiques dans le sol au sommet de La Soufrière.
Si ces phénomènes incitent l’observatoire à la vigilance instrumentale, ils ne sont pour l'instant pas clairement associés à une anomalie des autres paramètres de surveillance qui pourrait indiquer une éventuelle remontée de magma. Cette dernière se manifesterait typiquement, mais pas systématiquement, par de nombreux séismes profonds ou ressentis, des déformations à grande échelle au delà du dôme, et l’émission de gaz soufrés à haute température (> 150°C).
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