Violences à Pointe-à-Pitre : la municipalité et l'Etat promettent une nouvelle forme d'action publique

Par 26/03/2024 - 12:29 • Mis à jour le 26/03/2024 - 16:24

Harry Durimel et Xavier Lefort, main dans la main, ont assuré hier soir (lundi 25 mars) que la lutte contre la délinquance à Pointe-à-Pitre prendrait un nouveau tournant.

    Violences à Pointe-à-Pitre : la municipalité et l'Etat promettent une nouvelle forme d'action publique
©ES/RCI Guadeloupe

Les citoyens pointois étaient appelés à se rassembler pacifiquement ce lundi soir après le coup de gueule de leur maire Harry Durimel.

Une mobilisation pour montrer leur volonté de vivre dans un climat apaisé et sécurisé. Ils étaient une centaine de personnes réunies devant la mairie de la ville. Plusieurs citoyens ont pris la parole à tour de rôle

Je suis là ce soir, comme tout le monde, pour cette violence qui n'arrête pas. Je suis Pointoise depuis ma naissance. J'habitais Pointe-à-Pitre, mais j'ai fui Pointe-à-Pitre depuis six mois, je suis partie. Je ne dis pas que je ne peux pas revenir à Pointe-à-Pitre parce que j'adore cette ville. Je suis née à Pointe-à-Pitre, je fais tout à Point-à-Pitre, mais avec cette violence, il faut que ça s'arrête.

Je suis Pointois. J'habite dans un quartier qui est super joli par rapport aux autres quartiers de Point-à-Pitre. Malheureusement, c'est mal entretenu. Je suis venu écouter ce qu'ils vont raconter là comme connerie. Tout ce que je sais, c'est que Point-à-Pitre, a empiré

On arrête, il faut arrêter la violence. La violence est gratuite à Pointe-à-Pitre, partout en Guadeloupe. Mais le pire, c'est que tout est focalisé sur Pointe-à-Pitre Je suis commerçant. Il faudrait qu'il y ait plus de présence policière. Mais il faut que chacun prenne ses responsabilités

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Main dans la main

Durimel Lefort PTP

Alors que les citoyens manifestaient leur ras-le-bol et leurs espoirs devant la mairie de Pointe-à-Pitre, le maire Harry Durimel, le préfet de Région Xavier Lefort, le président du Département Guy Losbar, l’association des maires, la police, et la gendarmerie s’entretenaient afin de trouver des réponses à apporter à la population inquiète.

Le maire Harry Durimel est ressorti galvanisé de cet entretien.

Ça me renforce, ça me conforte. J'ai envie d'aller au bout, mais avec des solutions. Je ne veux pas être un maire figurant. Et là, j'ai le sentiment d'être entouré, d'être soutenu. Nous irons jusqu'au bout. On va révolutionner l'action publique. Ça ne sera plus des ronrons. Le préfet est descendu dans l'arène. Maintenant, on aura une autre forme d'action publique sur le territoire. Parce que ceux qui ont été choqués par ma façon de le dire, vont comprendre que moi, j'ai modernisé l'action publique par ce cri-là. Une action publique et collective avec les citoyens. Les citoyens doivent comprendre aussi que ça ne peut pas se faire sans eux.À compter de lundi, on va organiser un cycle de quartier par quartier pour qu'on puisse dessiner d'autres modèles d'actions. Car force est de constater que s'il y a toute cette criminalité, c'est que tout ce qu'on a fait jusqu'à présent a échoué. Donc, il faut changer de méthode

manifestation nocturne Pointe-à-Pitre

Le premier magistrat pointois a confirmé qu'il resterait en poste et qu'il ne regrettait pas ses propos

Je ne démissionnerai pas parce que j'ai vu que les acteurs, les décideurs ont compris et je me sens entouré. Et beaucoup m'ont dit: Tu as bien fait de le dire. Donc, à tous les frileux qui disent que je n'aurais pas dû le dire, j'assume et s'il fallait le faire, je le referai

Xavier Lefort, préfet de Guadeloupe, a quant à lui annoncé des actions rapides et concrètes

Dans les jours qui viennent, les moyens seront renforcés. Il faut que la délinquance retombe très vite sur Pointe-à-Pitre. On va mettre le paquet sur le terrain. Il y aura de la visibilité, il y aura du monde sur le terrain pour faire redescendre la délinquance. Après, c'est un travail collectif et un travail tous ensemble. Moi, j'ai une partie de la solution. Les élus ont l'autre partie de la solution. Il faut travailler quartier par quartier avec des associations. On va trouver les moyens pour travailler avec des associations. Il y a des outils, il y a des comités locaux de prévention de la délinquance, il y a des groupes de partenariats opérationnels. La solution c'est d'identifier les familles à problèmes, c'est aller vers les gens qui ont des difficultés, etc. Mais ça, c'est rattraper en quelques mois des années pendant lesquelles, effectivement, tout ce travail, peut-être, de terrain n'a pas été fait

A ECOUTER Le reportage d'Elodie Soupama :

 


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