L’abîme financier de Pointe à Pitre

Par 19/03/2019 - 15:21 • Mis à jour le 18/06/2019 - 11:55

78 millions d’euros c’est le montant colossal du déficit de la ville de Pointe à Pitre. La Chambre Régionale des Comptes Antilles-Guyane a envoyé ce mardi matin, son rapport salé à l’équipe municipale, après avoir examiné le compte administratif 2017 et le budget primitif 2018.

    L’abîme financier de Pointe à Pitre

Voilà un nouveau rapport de la CRC qui va faire beaucoup de bruit. Après les 75 millions de la communauté d’agglomération Grand Sud Caraïbes, on passe à 78 millions, soit le budget primitif 2018 en désiqulibre de la commune de Pointe à Pitre. Une véritable douche froide pour Jacques Bangou et son équipe, qui ce matin, accusaient le coup, avouant « être pour le moins surpris » du montant avancé par la chambre régionale. Il faut dire que le dernier rapport, l’an dernier, affichait un chiffre déjà record, mais bien en deçà de celui-ci : 56 millions d’euros.

La question que se pose le chef d’édilité « comment la CRC a-t-elle fait pour alourdir le déficit de 22 millions ? ». Dans son avis, la chambre est très claire, indiquant que la commune se trouve en déficit structurel grave en raison du pilotage financier insuffisant de son programme de rénovation urbaine et de l’engagement de la dépense publique. Des exemples sont donnés : prestations non mandatées, dettes non apurées et plus grave, je cite « depuis 2015, la chambre propose des mesures de redressement dont la commune ne tient pas compte ».

Voilà qui ne risque pas d’apaiser les relations déjà bien fraîches entre la CRC et le maire. Jacques Bangou, lors du précédent avis l’avait critiqué ouvertement, entraînant une réaction du préfet, qui avait confirmé le gouffre financier.

Depuis ce mardi matin, dans les bureaux de la mairie, c’est l’état d’urgence, il s’agit d’analyser au plus vite, ce nouveau rapport et de communiquer par la suite. Le temps presse maintenant, à un an des élections municipales. Il va falloir s’expliquer. D’autant plus que la CRC se veut menaçante, en agitant le spectre de l’article L2122-16 du code général des collectivités territoriales qui peut aller pour le maire jusqu'à une procédure de suspension par arrêté ministériel et de révocation par décret motivé pris en conseil des ministres.

Un courrier a été adressé par Jacques Bangou au Préfet, pour le prévenir de l’ampleur du déficit. C’est à lui d’ailleurs qu’appartient désormais de régler le budget primitif de la commune pour 2018.