Matricide : un troisième jour de procès en appel émouvant

Des images vidéos qui la ramenait 19 mois en arrière et qui l'ont conduit à revoir pour la première fois sa mère dont elle n'a même pas pu faire le deuil. Un véritable cauchemar qui l'a brisé. Ils sont tous sortis groggy hier soir, au terme de cette terrible 3e journée d'audience. Complètement lessivés. Marqués profondément par des images remplies de souvenirs douloureux traduisant, comme l'un d'entre eux l'a dit, un véritable gâchis. La scène du crime comme celle de la maison familiale où la mère et la fille étaient revenues ont été passées au crible. 

Depuis 19 mois Jade n'avait pas vu sa mère et là, elle la revoyait, une dernière fois... morte. Un affreux cauchemar qui a bouleversé des proches effondrés qui l'ont pourtant, solidairement, accompagnée lorsque peu après 19H, il a fallu qu'elle regagne son escorte pour rejoindre sa cellule du Centre Pénitentiaire de Baie-Mahault. Une journée traumatisante qui a dépeint une réalité pour bien signifier qu'il ne s'agissait pas d'un mirage. 

Pourtant, hier soir, chacun aurait tellement aimé qu'un miracle se produise et que cette mère aimante, cette femme séduisante puisse rouvrir ses yeux et serrer dans ses bras cette enfant choyée qui ce 6 juillet 2020 avait commis l'irréparable. Le coeur serré, les yeux en larmes, Jade a craqué. Terrassée par un poids de remords qui la ronge depuis ce temps là et qu'il lui est difficile d'évacuer. Il n'a fallu que d'une fraction de seconde pour que la vie de sa mère et la sienne basculent.

Un geste, une seconde, une balle, une arme dont ils seront beaucoup question ce matin avec la déposition de l'expert en balistique. Projectile, calibre, trajectoire, ce sont quelques-uns de ces termes qui sortiront pour expliquer et comprendre les ravages occasionnés et, peut-être, flirter avec des hypothèses d'intention, de volonté ou d'accident qui pourront être déterminantes lorsqu'il s'agira, demain soir, pour les 3 magistrats de la Chambre des Mineurs de la Cour d'Appel de Basse-Terre, de se prononcer sur le verdict, selon leur intime conviction, en leur âme et conscience et dans le secret de leur délibéré.