Il menace de mort les aidants du foyer Saint-Vincent de Paul

Par 04/10/2025 - 09:51 • Mis à jour le 04/10/2025 - 10:01

Un prévenu tout juste sorti de prison était escorté à la barre de comparution immédiate hier vendredi (4 octobre), pour avoir menacé de mort deux aidants du foyer Saint-Vincent de Paul dans le quartier de l’Assainissement aux Abymes. L’objet de sa colère ? Ces derniers face à son agressivité et son manque de politesse, refusaient de lui donner un second repas. Des propos graves qui ont traumatisé les victimes pourtant engagées depuis des décennies auprès des plus démunis.

    Il menace de mort les aidants du foyer Saint-Vincent de Paul
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Gaël B., 31 ans, vient de sortir de prison le 27 septembre dernier. 3 jours après, son premier réflexe est de se rendre comme il le faisait avant, au foyer Saint-Vincent de Paul à l’Assainissement, pour y trouver des produits de première nécessité. Le mardi 30 septembre, tout se passe bien. Mais le lendemain, il arrive agressif et menaçant, exigeant illico presto un plat. 

Un règlement intérieur 

Les deux responsables du centre tentent de lui faire comprendre qu’il y a des manières, des règles. L’individu passe outre, il insulte, menace comme si la nourriture lui revenait de droit. « Je vais te piquer dans ton gros ventre, te mettre un fusil sur la tête pour que tu trembles » aurait-il crié. Après 20 ans de services solidaires, les victimes ont paniqué. D’autant que leur interlocuteur aurait déjà agressé au coutelas des bénéficiaires à une époque. 

Même à l’audience, il ne s’est pas calmé, il a traité de « connards », les parties civiles. Alors qu’elles œuvrent en faveur des plus démunis au quotidien, sans compter leurs heures. L’une des juges lui a clairement demandé « Monsieur, pensez-vous qu’on ait envie de vous aider après ça ? ». 

Des agents empathiques

« Je suis pourtant toujours là pour eux depuis longtemps » a ajouté l’aidant menacé. « Une intolérance à la frustration, il exige et s’en prend à ceux qui veulent l’aider » a souligné le Parquet qui a requis 12 mois de prison ferme et interdiction du foyer pendant 2 ans, peine entièrement suivie, avec mandat de dépôt.

La réaction émouvante d’un des aidants, qui n’avait jamais été confronté à une situation aussi risquée : 

Mardi, j'ai pris mon poste. Je viens toujours une demi-heure avant. J'ai vu monsieur B., il était assis devant". J'ai dit "Bonjour monsieur, qu'est-ce que vous faites là ?". Il m'a sorti qu'il est sorti de prison. Après, il m'a demandé s'il pouvait avoir un repas. Ce que j'ai fait, je lui ai remis un repas. Tout s'est bien passé, il n'y avait pas de souci. Le lendemain, il est revenu, il m'a encore demandé un repas, mais avec beaucoup d'agressivité. Donc je ne lui ai pas donné de repas. Et là, il est parti dans les tours, en m'insultant. Je suis toujours bienveillant avec les usagers. Ça fait 20 ans, mais franchement, quand certains des usagers, on leur dit non, ils comprennent. Il n'y a pas de souci. Mais lui, quand on dit non, il vous menace. Je suis de Marie-Galante, là où j'ai été élevé, les gens étaient solidaires. Si on n'aime pas les gens, on ne peut pas faire ce travail-là. Je ne veux pas savoir leur problème parce qu'on a tous types de profils. Quand ils viennent là, c'est pour rebondir. On est là pour les aider. Il y a un règlement intérieur. Je suis déçu de son comportement. J'ai toujours été là pour lui. Il n'a pas compris, c'est dommage...

 


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