Collégien embarqué dans un véhicule : les explications du procureur de Basse-Terre
INFO RCI. L’affaire a fait beaucoup de bruit et suscité de nombreuses interrogations après la diffusion d’une vidéo sur les réseaux sociaux. Alors que le principal mis en cause doit être jugé en février 2025, Xavier Sicot fait le point sur ce dossier.
Comme révélé par RCI cette semaine, l’homme suspecté d’avoir voulu embarquer de force un collégien de 14 ans dans son véhicule à Basse-Terre la semaine dernière, sera jugé le 17 février 2025.
Le conducteur en question, de type européen, reprocherait au jeune antillais de harceler son fils depuis plusieurs mois. Ce qui n'est, à ce stade, pas prouvé et serait même contredit.
Après avoir été alerté, le parquet de Basse-Terre s’est saisi de ce dossier. Xavier Sicot, le procureur de la République de Basse-Terre, apporte des précisions sur cette affaire qui interpelle à plusieurs niveaux.
Comment avez-vous eu connaissance de ces faits ?
Mon parquet a été avisé le 23 septembre dernier de plusieurs faits qui peuvent, chacun, permettre l'ouverture d'une enquête pénale.
Le premier fait, c'est effectivement une vidéo qui montre un individu tentant d'amener avec lui dans son véhicule un mineur de force, manifestement. Cette vidéo-là montre également le mineur sortir du véhicule et l'individu derrière, au volant du véhicule, le menacer de porter atteinte à son intégrité physique. Cette vidéo a effectivement circulé et on a pu faire le point sur l’ensemble des ces faits.
La vidéo a permis d’identifier l’homme qui est mis en cause ?
Oui, la personne qui était au volant du véhicule a été identifiée. Cette personne a été placée en garde à vue ce lundi par le commissariat de police de Basse-Terre pour des faits d'abord d'enlèvement, mais également de violences sur mineurs. Les faits d'enlèvement, pour des raisons juridiques, ne peuvent pas être retenus. Les violences sur mineur de 15 ans ayant entraîné l'incapacité totale de travail inférieur ou égale à 8 jours ont été retenus par mon parquet. Les menaces qui n'ont pas été réitérées n'ont pas pu être retenues. La personne a fait l'objet d'une convocation en justice devant le tribunal correctionnel et devra en répondre en février.
« Deux enquêtes ouvertes aussi pour les vidéos »
Donc, pour vous, il y a bien matière à poursuites pénales ?
C’est comme ça que les faits ont été appréciés par mon parquet comme établi. Ce sera maintenant au tribunal de savoir si ces faits de violences sur mineurs sont constitués ou non. Le fait de prendre un enfant, un mineur, ou même toute autre personne d'ailleurs, sans qu'elle soit d'accord, l'amener vers lui, peut constituer une action violente. Ça, c'est l'appréciation de mon parquet. Le tribunal se penchera sur ce dossier, je l'espère, dans la plus totale sérénité.
Vous avez aussi ouvert d’autres enquêtes, concernant la fameuse vidéo ?
En effet, deux autres enquêtes sont ouvertes parce qu'effectivement, nous avons cette vidéo qui a été prise et qui circule sur les réseaux sociaux, avec manifestement un emballement. Je tiens à rappeler quand même que cela peut constituer une infraction à loi pénale. Donc une enquête est ouverte et les services d'enquête du commissariat de police de Basse-Terre sont en train d'investiguer sur mes instructions là-dessus. Il faut aussi préciser que toute personne qui partagerait ces vidéos est aussi passible, éventuellement, de poursuites pénales.
À ÉCOUTER L’entretien complet avec Xavier Sicot
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