Des distributions d’eau prévues dans les quatre communes où elle n’est pas potable

Les abonnées de l’eau de Capesterre-Belle-Eau, de Terre-de-Haut, de Terre-de-Bas et d'une partie de Trois-Rivières devront patienter avant l’arrivée d’une eau potable dans les robinets.

Toujours sous le coup d’une interdiction de consommer l’eau à cause d’un taux de chlordécone supérieur à la valeur limite autorisé, ces quatre communes tentent depuis vendredi (23 août) de pallier à la crise.

De nouvelles analyses

Selon le Syndicat mixte de gestion et d’assainissement de la Guadeloupe (SMGEAG), les résultats d’analyses effectués par l’Agence régionale de santé (ARS), en fin de semaine, pour contrôler de nouveau le taux de chlordécone dans l’eau devraient être communiqués mercredi.

Les précisions de Jean-Louis Francisque, président du SMGEAG.

Cela faisait longtemps que nous n’avions pas eu d’alerte chlordécone. A la suite des pluies de ces derniers jours, les sols ont été lessivés sur les hauteurs de Capesterre-Belle-Eau, d’où la concentration anormale en sortie d’usine. Nous avons toute de suite pris des décisions. La source qui était impactée a été arrêtée et en fin de semaine, l’ARS a pu effectuer un nouveau contrôle dont nous aurons les résultats dès mercredi.

Distribution d’eau

Pour pallier cette absence de service aux abonnés, une distribution de packs d’eau est programmée à partir de lundi, comme l’explique Jean-Louis Francisque.

Des dispositions de distribution d’eau ont été prévues. Quand il y a une situation de crise, le SMGEAG a toujours un petit stock tampon. Les fournisseurs ont été contactés. Au plus vite, dès lundi, les distributions se feront dans toutes les communes concernées.

A Terre-de Haut, avec la fréquentation touristique, cette distribution est très attendue, surtout si l’interdiction de consommer l’eau devait perdurer au-delà du week-end, souligne le maire, Louly Bonbon.

Le SMGEAG m’a assuré qu’une mesure d’urgence sera prise en approvisionnement en eau potable dès lundi. Ce week-end ce sera la limite maximale à supporter. Il faut que, dès lundi matin, les 5 palettes d’eau qu’on nous a proposées soient distribuées sans délais à Terre-de-Haut.

« L’histoire se répète »

A la suite de cette nouvelle interdiction de consommer l’eau qui touche Terre-de-Haut, les sentiments de Louly Bonbon oscillent entre colère et déception.

Une fois de plus l’histoire se répète en Guadeloupe, du fait de la pollution des sols. Régulièrement, nous sommes victimes de ce type de situation. Et au moment où on vous lance le communiqué, préalablement, des mètres cubes et des mètres cubes d’eau ont déjà coulé dans les robinets et ont déjà été consommés par les utilisateurs. Il y a 5 ans, ce même problème s’était posé dans le sud Basse-Terre et le procureur avait pointé du doigt la responsabilité directe des élus face à la vigilance nécessaire qu’on doit avoir au regard du code de l’environnement et de la santé. 5 ans après, l’histoire se répète et nous sommes en train d’empoisonner la population avec de l’eau chlordéconée dans les robinets.

Tant que l’interdiction de consommer l’eau est de mise, Louly Bonbon lance un appel à la population à la plus grande vigilance « pour ne même pas se brosser les dents avec l’eau du robinet ».