Commerces pillés et tirs à balles réelles : retour sur une nuit de violences à Pointe-à-Pitre

C'est la consternation ce matin dans le centre-ville de Pointe-à-Pitre, après une nuit de violences.

Au moins trois magasins de téléphonie ont été complètement pillés, des tentatives de cambriolages ont été constatées dans d'autres magasins de vêtements de marques.

Dépêchés sur place pour ramener le calme, les policiers ont été visés par des tirs à balles réelles. Aucun blessé n'est à déplorer heureusement.

Les choses ont commencé à déraper en début d’après-midi, avec la dispersion de manifestants aux Abymes, jusque sur l’avenue Légitimus. Puis, du côté de Chauvel, la tension est montée d’un cran en fin de journée, avec tout d’abord des jets de projectiles, cailloux et cocktails Molotov, mais aussi des tirs d’armes à feu sur les forces de l’ordre.

Un gendarme mobile de 32 ans  a d’ailleurs été sérieusement touché à la jambe aux alentours de 17h30. Il a dû être pris en charge et transféré aux urgences du CHU. Son pronostic vital n’était pas engagé.

Un acte immédiatement condamné par le Préfet de Région dans un communiqué, parlant de "violence inqualifiable". Les affrontements, avec usage de grenades lacrymogènes, se sont prolongés dans le secteur.

Au moins deux interpellations ont été effectuées sur place. À la tombée de la nuit, on a vu réapparaître dans les rues pointoises des bandes de jeunes casseurs cagoulés, qui s'en sont pris à plusieurs commerces.

Un magasin de téléphonie mobile sur le boulevard Chanzy a été ciblé, mais les policiers sont vite intervenus, essuyant à leur tour des tirs.

En milieu de soirée, des départs d’incendie, notamment à l’entrée de Vieux-Bourg, au rond point, visaient notamment, semble-t-il, un local technique et des véhicules de la municipalité. Les pompiers, appelés en renfort, ont finalement circonscrit les flammes.

Dans un communiqué, le maire de la ville, Harry Durimel a fait part de sa désolation: 

Ce matin encore la ville de Pointe-à-Pitre se réveille avec la « gueule de bois ».  Je suis trop en colère pour parler. Toute ma compassion va vers ceux qui ont encore été frappés dans leur chair et leurs biens. Pointe-à-Pitre est déjà à terre et on continue de l'accabler. Nos efforts sont sans cesse réduits à néant. Tirer encore sur Pointe-à-Pitre c'est tirer sur une ambulance.