Bataille à coups de feux d'artifices : "les protagonistes se mettent en danger et les autres aussi"

Par 17/12/2025 - 12:45 • Mis à jour le 17/12/2025 - 21:58

Les images d'affrontements entre jeunes à coups de feux d'artifices en région pointoise font le tour des réseaux sociaux. Une pratique dangereuse pour les protagonistes mais également les victimes collatérales. Un arrêté de la préfecture de Guadeloupe interdit depuis mardi la vente et la détention d'artifices de toute catégorie.

    Bataille à coups de feux d'artifices : "les protagonistes se mettent en danger et les autres aussi"

La scène est impressionnante. Deux groupes de jeunes semblent s'affronter de nuit, en pleine ville, armés de feux d'artifices. Certains projectiles atterrissent dans des bâtiments avoisinants ou sur des véhicules. Certains participants sont également touchés.

Une situation dont les forces de l'ordre ont bien conscience. Le commissaire général Vincent Le Borgne, directeur adjoint de la direction territoriale de la police nationale en Guadeloupe, observe une recrudescence de ces faits :

C'est une réalité qu'on ne peut nier, qu'effectivement, en cette période, on assiste à une recrudescence des usages d'artifices. Je pense que cette recrudescence des usages d'artifices, elle est aussi intimement liée à la période festive dans laquelle nous allons entrer, dans laquelle, traditionnellement, on fait l'usage de ce genre de moyens. La nouveauté, c'est que les participants à ces manifestations s'affrontent directement. Ça, ce sont des choses qui sont plutôt inhabituelles

Le commissaire Le Borgne s'interroge néanmoins sur la nature de ces affrontements :

Ces affrontements, sont-ils des affrontements réellement belliqueux ou des affrontements de provocation et de jeu ? Ça, aujourd'hui, personne ne peut le dire avec certitude. C'est un fait

Les auteurs de ces faits n'ont pas encore été identifiés. 

On exploite bien sûr les différentes images que l'on peut récupérer sur les réseaux sociaux ou qu'on peut récupérer par d'autres moyens légaux pour tenter d'identifier justement ces personnes. Et qui dit affrontement, dit violences éventuelles, là, nous pouvons tout à fait ouvrir des enquêtes judiciaires sur des violences avec armes par destination. Ou alors, il y a aussi une incrimination spécifique sur les dégradations quand elles sont commises par des substances incendiaires ou explosives

De graves risques

Les risques qui pèsent sur les protagonistes et sur leur environnement sont aussi une réalité que rappelle le policier :

Il est évident que les protagonistes se mettent en danger et ne mettent pas en danger qu'eux d'ailleurs, puisque ces feux d'artifice peuvent provoquer des incendies. Vous faites ça en milieu urbain, vous avez des véhicules et des choses comme ça. Un véhicule, c'est quelque chose d'extrêmement vulnérable au feu. Certains artifices peuvent aussi faire faire long feu et puis n'exploser qu'après. Ce n'est pas un hasard si l'usage de ces artifices est quand même par les producteurs eux-mêmes extrêmement réglementé, avec des conseils de sécurité qui sont donnés, parce qu'il y a un vrai risque d'incendie en extérieur, mais il y a aussi des vrais risques d'incendie et de dommages pour les personnes

Pour prévenir ces risques un arrêté préfectoral a été publié par la préfecture de Guadeloupe. Le texte réglemente fermement les usages des feux d'artifices et pétards sur l'ensemble du territoire.

Afin de prévenir tout risque d’incendie et de blessure à l’occasion des fêtes de fin d’année, la cession ou vente de tous pétards et artifices de divertissement est interdite sur l’ensemble du département de la Guadeloupe du mardi 16 décembre 2025 au samedi 3 janvier 2026 inclus. Durant cette période, la détention ainsi que l'utilisation, le port et le transport de ces artifices, quelle qu’en soit la catégorie, sont interdits dans tous les lieux où se tiennent des rassemblements de personnes, dans tous les immeubles d’habitation ainsi que sur la voie publique ou en direction de la voie publique et aux abords des établissements scolaires

Les forces de l'ordre sont incitées à mener des contrôles chez les commerçants notamment.

En vente libre

Ce type d'arrêté, régulièrement pris par les autorités en période de fête semble pourtant peu suivi d'effets. Certains commerçants continuent à vendre librement des engins pyrotechniques. 

Des vendeuses ambulantes, interrogées en micro-dissimulé, n'hésitent pas faire la promotion de leur marchandise :

Il y a des chandelles, des boules lumineuses qui se lancent, il y a des petites fusées comme ça à sifflet. Il y a une espèce de petits triangles là qu'on allume puis ça part quand on le lance. Sans compter, les fontaines qui font un petit jet de lumière

Il  faut débourser environ une quarantaine d'euros pour des feux d'artifices de base mais le tarif peut rapidement monter en fonction de la puissance de l'engin.

Concernant, les interdictions de vente, elles assurent que seuls les mortiers sont interdits.

Il ne faut qu'il y ait de mortiers. C'est tout ce qui est interdit

Le texte de la préfecture est pourtant limpide. Même les traditionnels claque-doigts ne peuvent être vendus au jeune public. Ces commerçantes s'exposent donc à des sanctions en cas de contrôle des policiers ou des gendarmes.

Tous les contrevenants s'exposent à des contraventions.


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