Arrivé sans autorisation de République dominicaine, un avion a été saisi au Raizet

Par 10/08/2020 - 18:34 • Mis à jour le 03/09/2025 - 16:46

Un petit avion de tourisme a été saisi à l'aérodrome du Raizet il y a quelques jours. En provenance de République dominicaine, avec sept personnes à son bord, il est entré sans autorisation préfectorale sur le territoire guadeloupéen et le pilote n'avait pas tous les documents de l'appareil.

    Arrivé sans autorisation de République dominicaine, un avion a été saisi au Raizet

C'est le 5 août dernier, à 17h, que ce Piper PA23 Aztec a posé ses roues sur le tarmac du Raizet. En provenance de La Romana, il avait fait une première demande d’atterrissage à Saint-François, mais a été redirigé par la douane vers l'aérodrome abymien. À son bord, sept personnes, six de nationalité française, dont le pilote et des femmes d'origine dominicaine, et un ressortissant dominicain. 

L'appareil ne disposait pas d'autorisation préfectorale, qui est nécessaire depuis l'instauration de l'interdiction d'entrée sur le territoire en provenance d'un pays tiers et ce dans le cadre de la lutte contre la propagation de la pandémie Covid-19. De plus, le pilote n'a pas été en mesure de présenter les papiers et la licence lui permettant de voler sur ce bimoteur. 

Une amende et des suites administratives

La fouille des douanes et les contrôles de la PAF n'ont détecté aucune irrégularité, en revanche le Piper Aztec a été empêché de redécoller, puis saisi, dans l'attente que son propriétaire éclaircisse sa situation. S'il ne présente pas les documents officiels, notamment de dédouanement, l'avion pourrait être confisqué.

Pour ce qui est du non-respect de l'interdiction préfectorale, une amende a été dressée et la Direction générale de l'aviation civile pourrait ouvrir une procédure administrative.

Pour l'heure, seules certaines compagnies bénéficient d'une autorisation limitée de vols vers l'étranger depuis la Guadeloupe et cela se fait sous contraintes sanitaires strictes. Une précaution d'autant plus importante que la République dominicaine est l'un des pays les plus touchés de la zone par la pandémie, avec près de 80000 cas confirmés et plus de 1300 décès.


PRÉCISIONS

Les précisions de Christian Viardot, le pilote

Dans un courrier daté du 25 août 2025, le pilote de l'avion a tenu à apporter des précisions sur cette affaire. Les voici : 

 

« Il s'agit d'un avion de six places et la présence d'un enfant de moins de deux ans, assis sur les genoux de sa mère et attaché par un dispositif homologué, est parfaitement légale et couverte par l'assurance de l'appareil. La formulation de l'article, en l'absence de cette précision, laisse à tort entendre que l'avion était surchargé.

Il est également inexact d'affirmer qu'une demande d'atterrissage avait été faite à SaintFrançois. Depuis le départ, la destination prévue et planifiée était l'aéroport du Raizet. 

Je suis titulaire des qualifications me permettant de piloter ce type d'avion. Seules certaines formalités administratives restaient à finaliser pour les avions bimoteurs immatriculés aux États-Unis.

En ce qui concerne l'autorisation préfectorale mentionnée dans l'article, je rappelle que, selon le NOTAM en vigueur à la date du 5 août 2020, les procédures applicables aux vols en provenance de l'étranger et à destination des DOM-TOM ne prévoyaient ni interdiction ni demande spécifique d'autorisation préfectorale. Toutes les formalités dictées par ce NOTAM ont été scrupuleusement respectées, ce qui m'a valu les félicitations de la Police aux Frontières, tous les passagers étant parfaitement en règle sur le plan administratif et sanitaire.

Je précise que cette saisie de l'avion a été abusive. Il s'agissait d'un appareil loué et basé à Saint-Martin. La douane a, à tort, refusé de croire à cette location et a considéré qu'il s'agissait d'un avion acheté. Cette hypothèse a été démentie par les enquêteurs de la Police Judiciaire, et le propriétaire a depuis récupéré son avion. La douane avait exigé plus de 6 000 € pour libérer l'appareil, alors même que la saisie n'était pas justifiée. De plus, l'ensemble des documents de l'appareil était présent et conforme lors du vol.

Leur saisie a été effectuée de manière irrégulière, suivant les instructions d'un substitut du procureur »

 


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