Les créanciers doivent 64 millions d'euros à l'Office de l'Eau de Guadeloupe
Malgré les nombreuses créances à recouvrer, l'Office de l'Eau continue à investir pour préserver la ressource en eau en Guadeloupe.
L'Office de l'Eau présentait cet après-midi, à son siège social de Basse-Terre, les chiffres clefs de l'eau pour l’année 2021.
Au regard de l'analyse qui est faite, trois questions se posent : les jours de l'Office sont-ils comptés ? Combien de temps l'Office va encore pouvoir tenir ce rythme en traînant un lourd handicap de 64 millions d'euros de créances à recouvrer ? La structure n'est-elle pas condamnée à mourir à petit feu ?
La présidence reconnaît que la tâche est immense, que le poids est lourd et que les avancées sont lentes. Difficile pourtant de faire mieux quand les recettes attendues se font désirer et que l'Office n'espère pas pouvoir les récupérer avant 5, 10 ou 15 ans selon les structures ayant des dettes auprès de l'ODE.
Isabelle Amireille-Jomi, conseillère départementale, présidente déléguée de l'Office de l'Eau Guadeloupe, s'exprime sur ces fonds à récupérer
Alors les sommes à récupérer sont diverses. Elles viennent effectivement des anciens opérateurs, également du SMGEAG pour une grosse part. Donc c'est vrai que dans le détail, nous avons beaucoup de millions d'euros à récupérer. Alors les différentes communautés d'agglomération Grand Sud Caraïbes, notamment SMGEAG ont désormais prévu un échéancier avec l'office de l'eau. Les échéanciers sont divers sur cinq, dix ou quinze ans. En attendant, l'office de l'eau accompagne tous les projets. Qu'ils soient privés ou encore publics, qui pourraient mettre en avant l'amélioration de la situation. Donc l'assainissement est un point essentiel sur lequel l'office de l'eau accompagne.
La présidente déléguée de l'ODE de Guadeloupe détaille les investissements récents de la structure :
Ce sont 10 millions d'euros que l'Office de l'eau porte cette année au SMGEAG pour accompagner et continuer à accompagner toutes les démarches entreprises pour la résorption des fuites. D'accord pour l'amélioration des réseaux. C'est aussi l'accompagnement de Marie-Galante 30 millions d'euros sur le PPI et donc en cela, nous sommes totalement dans le schéma que nous avons commencé pour toutes les actions qui pourraient être en faveur de l'amélioration de la situation de la gestion de l'eau et de l'assainissement pour la population de Guadeloupe
La situation de l'Office de l'Eau est paradoxale lorsque au regard du travail considérable réalisé depuis que cette structure a été créée.
Dominique Laban, le directeur de l'Office de l'Eau en Guadeloupe, se veut malgré tout optimiste
Il y a certaines améliorations sensibles, en particulier en côte sous le vent avec les délégataires du SMGEAG où le taux de rendement des eaux et en nette augmentation. En revanche, sur la Guadeloupe proprement dite, il y a des efforts de rattrapage à entreprendre. Et sur Marie-Galante, on est vraiment à un niveau de performance appréciable
Dominique Laban s'inquiète du taux de prélèvement d'eau dans les milieux naturels :
Ce qu'on peut dire, c'est que la tendance se maintient à un niveau de prélèvement élevé dans le milieu. On est à 110 millions de mètres cubes. C'est beaucoup pour un petit territoire comme le nôtre et on lance des alertes régulières pour bien montrer que les enjeux du dérèglement climatique vont amplifier les effets de cette situation. On peut être confronté à des sécheresses beaucoup plus longues et donc il va falloir qu'on apprenne à gérer bien plus que sobrement la ressource. C'est pour cela que l'Office a développé des dispositifs de stockage d'eau potable dans les établissements recevant du public. Mais à Marie-Galante aussi, on a réalisé un gros travail de restauration des mares, parce que ce sont des zones d'accès à l'eau potable pour les agriculteurs qui pèsent moins sur les prélèvements sur la ressource
Un travail de restauration qui s'étend désormais au Nord Grande-Terre où l'Office de l'Eau finance la restauration de 10 marres.
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