Hommage à Samuel Paty : la FSU accuse le rectorat de "bâillonnement"
L'hommage à Samuel Paty annoncé par le rectorat pour la matinée de mardi est décrié par le syndicat local. Suivant les recommandations du ministère et du comité de défense, l'Académie ne retient que la minute de silence comme commémoration obligatoire.
Dans toutes les écoles de France, une minute de silence sera donc observé pour la reprise des cours après ces vacances de la Toussaint afin de rendre hommage à Samuel Paty. Il s'agit de cet enseignant assassiné le 16 octobre dernier en région parisienne pour avoir montré les caricatures de Charlie Hebdo à ses élèves.
Initialement, une matinée entière devait être consacré pour saluer sa mémoire et échanger autour de la liberté d'expression, mais le ministère de l'Éducation nationale, suivant le comité de défense, a décidé ce vendredi d'organiser une reprise classique des cours, avec uniquement une minute de silence imposée dans les écoles, collèges et lycées, argumentant que le risque terroriste justifiait cette prudence.
Une décision suivie localement par le rectorat et la rentrée se fera donc aux horaires habituels avec cette minute de silence à 11h. La séance pédagogique prévue en amont peut-être maintenue par les enseignants s'ils le souhaitent en s'assurant que cela est adapté à l'âge des élèves.
Dans un communiqué, la FSU dénonce une politique académique versatile déplorant l'envoi de trois courriers contradictoires sur ce point, en quelques heures, pour finalement suivre "les choix scandaleux du ministre". "De l’hommage à Samuel Paty et de la nécessaire discussion à avoir entre les collègues et avec les élèves pour expliquer, échanger, il ne reste qu’une minute de silence ! On remplace un hommage et un moment de construction du savoir collectif, par un bâillonnement généralisé", condamne le syndicat.
La FSU s'insurge par ailleurs de ne pas avoir été écouté dans son souhait d'intensifier les mesures sécuritaires sanitaires en vue de la rentrée.
