Le festival des « Écritures des Amériques » a fait escale en Guadeloupe
Le festival Écritures des Amériques s’est tenu hier (26 novembre) à la Maison du Patrimoine à Basse-Terre. Trois auteurs ont partagé des histoires ancrées dans leurs identités et leurs origines, entre France, Afrique, Haïti et Russie.
Dans le cadre du festival « Écritures des Amériques », la Maison du Patrimoine à Basse-Terre a accueilli ce mardi soir trois auteurs singuliers : Stéphane Pair, Raphaëlle Red et Polina Panassenko.
Pendant deux heures, le public a été transporté par des récits qui explorent des histoires personnelles et universelles, se déroulant entre Haïti, la France, l’Afrique et la Russie.
La manifestation, ouverte à tous, continue jusqu’au samedi 30 novembre, où elle se clôturera à la Résidence Départementale du Gosier.
Un voyage initiatique
Parisienne de naissance et Berlinoise d’adoption, Raphaëlle Red, diplômée en sciences sociales, a captivé le public avec son récit Adi Kou. Ce roman, écrit en français, mais enrichi d’expressions anglophones et de mots en éwé (langue nationale du Togo), explore la quête identitaire de son héroïne.
C'est l'histoire d'une jeune femme qui vit à Paris et qui, un jour d'été particulièrement lourd, se rend compte qu'elle ne supporte plus sa vie à Paris, qu'elle a l'impression d'étouffer. Elle a cette idée, cette intuition que peut-être, il faudrait aller voir du côté de ses origines, du côté de son père qu'elle ne connaît pas vraiment, et du côté de la famille de son père.
Ce road trip, qui traverse le Togo, le Ghana, le Bénin et les États-Unis, aborde la question des origines.
La question des origines va être reposée en permanence et va devenir de plus en plus feuilletée. Adi Kou, c'est donc le prénom de mon personnage principal. Un prénom dont elle va se rendre compte dès le tout début, qu'elle l'a toujours mal prononcé
Furie Caraïbe
Romancier et journaliste, Stéphane Pair publie après "Elastique nègre", son deuxième roman "Furie Caraïbe". L'histoire de deux haïtienne sous l'époque Duvallier.
À ÉCOUTER L'interview de Stéphane Pair
Tenir sa langue
Polina Panassenko, écrivaine, traductrice et comédienne d’origine russe, a ému le public en racontant son parcours d’exil et de réinvention linguistique. Dans son premier roman, Tenir sa langue, la lauréate du Prix Fémina des Lycéens 2022 retrace l’histoire d’une famille soviétique arrivée en France dans les années 90.
Tenir sa langue, c'est l'histoire d'une famille soviétique qui arrivait en France au début des années 90. Et aucun d'entre eux ne parle le français. Peu à peu, on va l'envoyer à la maternelle et elle va devoir apprendre le français. Et avec le temps, l'enjeu pour elle va devenir, en même temps qu'elle apprend le français, de ne pas oublier sa langue maternelle, à savoir le russe.
Polina Panassenko a tenté de faire interagir les langues entre elles.
J'ai essayé de faire de l'espace pour le mélange de la langue maternelle et de la langue seconde. Donc, il y a beaucoup de mots hybrides et de mixtes entre les deux. Ce roman à plusieurs intérêts : c'est à la fois ne pas perdre sa langue maternelle, mais aussi tenir son rang dans une langue bâtarde, une langue mélange.
Avec ces récits fascinants, Écritures des Amériques célèbre la richesse des parcours personnels et des identités plurielles. Le festival continue de dévoiler d’autres voix jusqu’à sa clôture au Gosier, où de nouvelles surprises littéraires attendent le public.
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