Cyclone Chido : Mayotte placé en alerte rouge ce vendredi soir
Mayotte, qui s’apprête à être placée en alerte rouge ce vendredi soir (13 décembre), se prépare au passage du cyclone Chido, la nuit prochaine. « Un événement inédit, d'une extrême violence» , a déclaré le préfet du département lors d'une conférence de presse.
Les habitants de Mayotte se préparent ce vendredi (13 décembre) au passage de Chido, un cyclone tropical intense qui vaut à l'archipel de l'océan Indien d'être placé en alerte rouge à partir de 22 heures (20 heures à Paris).
« L'heure est grave. Mayotte n'a jamais connu une telle situation », a déclaré le président du conseil départemental, Ben Issa Ousseni, alors que le cyclone se situait à environ 500 km au nord-est de Mayotte, était en « phase d'intensification », selon Météo-France.
« J'ai fait le plein de bouteilles d'eau, de nourriture, de bougies... », témoigne Fatima, habitante de Majicavo-Koropa et mère de trois enfants, qui craint les « vents violents » et les « orages ».
« On a très peur », confie cette femme de 57 ans, encore marquée par le passage d'un cyclone quand elle était enfant aux Comores, « les vagues ravageaient tout, les poteaux électriques par terre », les « dégâts partout ».
« Les vents pourront dépasser 180 km/h »
La nuit prochaine, Météo-France prévoit à Mayotte « de violentes rafales de vent, des pluies intenses, des vagues submersives couplées à une surélévation de la mer », des conditions météorologiques qui entraînent « un risque de ruissellement, d'inondation et une houle marine qui peut avoir des effets importants sur le littoral », a précisé le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville.
« C'est un événement inédit, d'une extrême violence, les vents pourront dépasser 180 km/h », a déclaré le préfet du département lors d'une conférence de presse, qui a enjoint les bateaux à « impérativement rejoindre la terre ferme ».
Dès 22 heures ce vendredi, toute circulation sur la voie publique sera interdite sur les deux îles et l'aéroport de Dzaoudzi sera fermé à partir de 20 heures (18 heures à Paris). La dernière barge, qui relie la Grande-Terre à la Petite-Terre, partira à 17 h 30 heure locale.
L'Agence régionale de santé demande aux patients de « ne pas se déplacer, mais d'appeler le 15 » et ajoute que « les moyens médicaux ont été renforcés pour prendre en charge les personnes blessées ou malades ».
71 centres d'hébergement
Le préfet a appelé les personnes logées dans des habitations précaires, très nombreuses dans le département le plus pauvre de France, à se confiner dans l'un des 71 centres d'hébergement ouverts par les autorités.
Ces centres, situés dans les établissements scolaires et gymnases, « seront ouverts à tous », a-t-il assuré.
Sont concernés en priorité les 100 000 personnes hébergées dans des « habitations non solides » qui ont été identifiées par les autorités.
Si elle vit aujourd'hui dans un logement sécurisé, Fatima reste tout de même inquiète. « On va écouter la radio et faire tout ce qu'il faut », assure-t-elle.
Outre la diffusion d'une alerte SMS par les autorités, pour prévenir la population, « les policiers municipaux sont allés dans chaque village », a indiqué le préfet, notamment dans les quartiers difficiles d'accès.
Des renforts de la sécurité civile
« La priorité c'est de mettre les gens en sécurité », assure le maire de Chiconi, Madi Ousseni Mohamadi, qui prépare le collège de sa commune - fermé vendredi et samedi comme tous les établissements scolaires de l'archipel - à accueillir la population.
« On a déposé quelques matelas pour que les gens puissent se reposer. On a mis des bouteilles d'eau et quelques denrées alimentaires », souligne le maire de cette commune qui borde le littoral. Il a également déployé des agents sur le terrain pour « dégager les abords des routes des éléments qui pourraient s'envoler et faire des dégâts », comme des carcasses de voitures par exemple.
Le ministère de l'Intérieur avait annoncé jeudi l'envoi à Mayotte de 110 professionnels de la sécurité civile depuis l'île de La Réunion.
L'archipel de Mayotte, relativement épargné par les cyclones, avait déjà été touché par le cyclone Belna en 2019, qui n'avait cependant pas fait de dégât majeur.