Les salariés d'Odyssi montent eux aussi au créneau

À Odyssi, la parole est à la défense à tous les étages. Après le conseil d'administration et la direction, ce sont les agents qui ont pris la parole ce vendredi matin.

Ils tiennent à rappeler qu'ils ne sont pas responsables du manque d'eau dans les tuyaux. La sécheresse du début du mois d'avril qui s'est manifestée principalement sur le territoire de la Cacem a provoqué des crispations avec les usagers mais aussi avec le personnel politique.

À la maison des syndicats, ils ont voulu donner leur version. C'est Xénio Bironien, membre de la CGTM Odyssi, qui a livré le sentiment des employés :

Depuis plus d'un mois, nous subissons des invectives quotidiennes de la part de la population et plus récemment d'un certain nombre d'hommes politiques. Il y a souvent des dysfonctionnements, ça nous le reconnaissons, mais il y en a toute l'année. Ça ne prive pas des quartiers entiers d'eau pendant plusieurs jours. Il y a un manque de ressources et aujourd'hui, il faut la partager

"Une décision politique" 

Selon lui, il est temps que les politiques en charge de l'eau prennent leur responsabilité :

Aujourd'hui, le partage de l'eau n'est pas fait par l'État. C'est fait uniquement par des élus martiniquais. Ils n'ont qu'à s'entendre entre eux pour délivrer un partage cohérent. Nous rappelons quand même qu'Odyssi, c'est un service public de la CACEM. Ce sont les mêmes qui nous traitent aujourd'hui d'incompétents. Vous comprenez bien qu'aujourd'hui, nous sommes dans l'incompréhension totale. À la population, nous disons que nous ne pouvons donner que l'eau que nous avons, qu'on veut faire croire que nous ne faisons qu'une action. Les tuyaux sont là. Donc c'est vraiment une décision politique. Il suffit que quelqu'un mette une signature sur un papier et tout de suite, il y a de l'eau

Les employés de la régie publique rappelle que les infrastructures permettant le partage de l'eau sont prêtes et installées mais qu'un blocage perdure entre les trois EPCI (Cacem, Cap Nord et Espace Sud).

"Une entreprise purement martiniquaise"

Par ailleurs, ils se défendent des accusations du mauvais fonctionnement de l'entreprise.

J'ai beaucoup entendu dire qu'à Odyssi, nous sommes trop nombreux, qu'en gros, nous sommes un peu moins de 300 fainéants et que c'est pour ça que les choses n'avancent pas parce que l'entreprise est trop lourde. Je voudrais répondre à ces accusations en disant que nous ne sommes pas une filiale. Nous, nous sommes une entreprise purement martiniquaise. Ça veut dire que nous devons tout mettre en place par nous-mêmes. Le centre, c'est quasiment l'équivalent de tout le reste de la Martinique. Donc, il faut bien des gens pour faire le travail

Ils espèrent que la population prendra la mesure de la situation et des vrais responsables.