Un 3ème jour de blocage ce vendredi dans les prisons de Guadeloupe et Martinique

Par 16/05/2024 - 18:29 • Mis à jour le 16/05/2024 - 18:31

Après la tuerie survenue en début de semaine dans l’Eure, l'intersyndicale de l'administration pénitentiaire appelle à poursuivre le mouvement ce vendredi (17 mai) face aux réponses insuffisantes du gouvernement.

    Un 3ème jour de blocage ce vendredi dans les prisons de Guadeloupe et Martinique
Les établissements de Martinique et de Guadeloupe restent bloqués ce vendredi.

L'intersyndicale de l'administration pénitentiaire appelle à poursuivre demain les blocages des prisons : les réponses du gouvernement à ses revendications comportent, selon elle, encore « trop de conditionnel ».

En Martinique comme en Guadeloupe, le mouvement sera suivi demain pour la troisième journée consécutive : accès visiteurs bloqués, pas de parloirs, pas d’extraction non plus ce vendredi : seule la promenade est maintenue pour les prisonniers.

Choqués par le meurtre de deux de leurs collègues, abattus mardi matin dans un guet-apens au péage d'Incarville (Eure), les agents pénitentiaires ont entamé mercredi un mouvement de blocage des établissements pour « maintenir la pression » sur le gouvernement.

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Leurs représentants syndicaux ont été reçus mercredi à Paris par le ministre de la Justice Eric Dupond-Moretti, qui a pris plusieurs engagements. Mais ils exigeaient un accord écrit, qui a leur été transmis jeudi matin.

Ce « relevé de décisions » prévoit notamment de doter les agents d'armes longues, en plus des actuelles armes de poing, lors des transferts et de limiter les extractions les plus dangereuses, en ayant recours à la visioconférence ou au déplacement des magistrats en prison.

« L'accueil des annonces est mitigé localement, ça ne semble pas suffisant pour l'instant et nous sommes méfiants », a confié Loïc Boyer, responsable du syndicat FO justice à Caen.

« L'enquête avance »

L'enquête avance pour retrouver le commando qui a attaqué un fourgon pénitentiaire, tuant deux agents et en blessant trois autres pour faire évader un multirécidiviste, a assuré Gérald Darmanin jeudi, qui participe aux côtés notamment d'Eric Dupond-Moretti à l'hommage aux deux victimes dans l'Eure.

Une perquisition a eu lieu mercredi à Evreux (Eure) dans le cadre de cette enquête, a indiqué une source proche du dossier à l'AFP, sans plus de précisions.

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La traque s'organise aussi au-delà des frontières, avec une notice rouge émise par Interpol à la demande des autorités françaises pour localiser l'évadé au cas où ce dernier serait parvenu à quitter le pays.

Le casier judiciaire de Mohamed Amra, 30 ans, porte 13 mentions. Il était détenu depuis janvier 2022 à la maison d'arrêt d'Evreux en exécution de plusieurs peines, notamment pour extorsion et violence avec arme.

Selon une source proche du dossier, il est aussi impliqué dans des trafics de stupéfiants, soupçonné d'avoir commandité des meurtres liés à ces trafics.

Des vidéos de cette attaque spectaculaire ont été diffusées sur les réseaux sociaux et Gérald Darmanin a fait savoir qu'il avait saisi la justice pour qu'elle enquête sur la fuite de ces images.

 


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